Communiqué/Tribune du CNPCV. Paris, le 13 janvier 2025.
Combien d’événements graves de santé faut-il encore attendre avant d’agir ?
C’est prouvé
Si vous êtes diabétique et que vous avez une maladie rénale ou une maladie cardiaque,
la finérénone est un médicament qui diminue le risque d’accident cardiaque ou
d’événement grave pour les reins.
Si vous avez une insuffisance cardiaque, le vériciguat est un médicament qui diminue le
risque d’être hospitalisé pour une aggravation de votre maladie dans les quelques mois
qui suivent sa prise.
Si vous avez fait un infarctus du myocarde et que vous avez trop de cholestérol, un
anticorps antiPCSK9, l’alirocumab, est un médicament qui diminue le risque de refaire
un infarctus ou de faire un AVC dans les deux ans qui suivent l’infarctus.
Si vous êtes diabétique et que votre risque d’accident cardiaque est élevé, la
dapagliflozine est un médicament qui diminue votre risque de devenir insu
cardiaque ou de faire un événement grave pour les reins.
Et pourtant…
Qu’ont en commun tous ces médicaments, parmi de nombreux autres, à part le fait qu’ils
bénéficient réellement aux patients qui en ont besoin et permettent aux médecins
d’accomplir leur mission ?
Tout simplement, les deux premiers, largement disponibles dans le monde, ne le sont pas
et ne le seront pas en France à moyen terme. Le troisième ne peut qu’être renouvelé aux
patients qui le reçoivent déjà mais ne peut pas être débuté pour un nouveau patient qui
le justifierait et pour le dernier médicament, il a fallu attendre 6 ans avant qu’il ne soit
disponible en pharmacie alors qu’il avait une autorisation de prescription.
Les raisons de ces paradoxes qui conduisent à moins bien prendre en charge les patients
en France sont multiples et complexes.
Le résultat est là, tristement
Peu importe, le résultat est là : les échecs de négociations tarifaires entre l’Etat français
et les entreprises pharmaceutiques ne permettent plus de proposer certaines des
dernières innovations thérapeutiques, qui non seulement diminuent le risque
d’événements graves pour la santé mais peuvent aussi prolonger la vie et en particulier la
vie en bonne santé.
Nous, patients, médecins, citoyens, demandons aux parties concernées qu’elles
trouvent le moyen, que ce soit à l’échelle française ou européenne, pour que cette
situation préjudiciable à la santé des françaises et des français puisse enfin cesser et
pour que les médecins puissent exercer dans toute sa plénitude la mission de soins pour
une collectivité qui leur fait confiance.
Signataires
Dr Marc Villacèque
Président du CNP Cardiovasculaire
Pr Bernard Iung
Président de la Société Française de Cardiologie
Dr Vincent Pradeau
Président du Syndicat National des Cardiologues
Dr Walid Amara
Président du Collège National des Cardiologues des Hôpitaux
Dr François Dievart
Président du Collège National des Cardiologues Français
Mr Philippe Thébault
Président de l’Alliance du Coeur
Mr Steven Macari
Président AVEC France
Mr Lionel Ribes
Président ANHET
Mr Jacky Vollet
Président Fédération Française des Diabétiques
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Siège social : Conseil National Professionnel CardioVasculaire